Le nouvelle loi anti-VPN a été promulguée et mise en application cette année. En pratique, cela ne change rien pour les internautes et les utilisateurs mais cela impacte directement les fournisseurs.
Depuis le début de l’année 2018, les fameux Virtual Private Network (réseau privé virtuel ou VPN), ces programmes qui permettent d’accéder à des sites Web interdits ont été dans la ligne de mire du gouvernement chinois. Apple a d’ailleurs été remarqué dans le monde entier après sa collaboration avec les autorités chinoises en enlevant de l’Apple Store un grand nombre d’applications VPN très populaires, qui sont des outils efficaces pour contourner les blocages de sites Web.
Simples à utiliser, ils ont été largement adoptés par des millions de particuliers et d’entreprises en Chine afin de pouvoir continuer à communiquer normalement avec l’extérieur.
En Chine, où Internet est largement censuré et surveillé, les applications VPN sont très populaires et bénéficiaient jusqu’alors d’une forme de tolérance. Les VPN sont aussi très utilisés par les entreprises, notamment les multinationales ou les start-up établies en Chine, qui en ont besoin pour accéder à des services internationaux, à des serveurs d’entreprise ou à des sites bloqués dans le pays.
Pékin a largement durci, ces dernières années, sa législation de contrôle du Web, surtout récemment à l’occasion d’un important congrès du Parti communiste. Après l’annonce en janvier d’un plan dit de « nettoyage »pour « reconquérir la souveraineté chinoise sur Internet », le gouvernement chinois a demandé, le 11 juillet, aux entreprises de télécommunications de couper tout accès aux VPN avant le 1er février 2018.
Les défenseurs des droits de l’homme ont vivement critiqué ces interdictions. Le lanceur d’alerte Edward Snowden, qui avait révélé l’existence du système de surveillance secret d’Internet de l’agence américaine NSA, a dénoncé des mesures contre-productives :
« Interdire des outils de protection basiques rend la Russie à la fois moins libre et moins sûre. C’est une décision tragique », écrit-il sur Twitter, affirmant qu’« en Chine, en Russie ou ailleurs, il faut être clair : ces politiques ne sont pas une “régulation”, mais une violation des droits de l’homme ».
Les éditeurs de VPN ont, eux aussi, vivement critiqué ces deux interdictions, et encore plus le retrait de leurs applications de l’App store d’Apple en Chine. Une partie des critiques vise directement Apple, accusée d’avoir cédé à la pression et choisi de faire une entorse aux droits de l’homme pour préserver ses activités en Chine, deuxième plus grand marché du constructeur américain.
Aujourd’hui, la situation s’est calmée et les fournisseurs VPN basé à l’étranger ont globalement réussi à s’extraire de cette difficulté, notamment en créant des sites miroirs à destination des internautes chinois ainsi qu’en créant des nouveaux protocoles visant à camoufler l’usage d’un VPN.